Le déclin proche de la production d'hydrocarbures conventionnels, est inexorable.
Mais avant de pouvoir les remplacer massivement par des énergies renouvelables ( vent et soleil ...) il faudra de nombreuses années. Durant cette période de transition énergétique un usage plus important du charbon est une hypothèse souvent avancée et même déjà prévue par exemple en Allemagne. Or le charbon est particulièrement polluant en terme d'émission de GES ( Gaz à effet de serre ). Une possibilité serait la séquestration du CO2 mais cette technologie est encore loin d'être au point (nous y reviendrons dans un prochain article).
Les partisans de l'exploitation des gaz de schistes avancent l'argument que l'utilisation du gaz émet moins de GES que le charbon pour une même énergie produite et constituerait pour la période transitoire une solution meilleure que le charbon donc selon eux ce serait un bon moyen pour limiter le réchauffement climatique .
Cependant l'impact réel des émissions de GES due aux extractions de gaz ou pétrole de schistes a été très peu étudié jusqu'ici. Une étude très récente ( www.acsf.cornell.edu/2011Howarth-Methane ) montre au contraire un impact énorme de ces émissions de GES ;.car si la combustion du gaz lui même émet moins de CO2 il faut tenir compte de l'énergie nécessaire à tout le processus industriel pour faire les forages, la fracturation hydraulique, les transports, etc.... En outre le plus important, qui n'est pas pris en compte du tout dans les estimations classiques, est les fuites et dégagements de méthane qui se produisent au cours du forage et lors des opérations d'extraction. Ces dégagements sont inévitables. Même dans le cas de l’exploitation d'huile de schistes, du méthane gazeux est presque toujours associé. Ce méthane s’échappe dans l’atmosphère et il est parfois en partie brulé dans des torchères . Or le méthane est un puissant gaz à effet de serre, vingt fois plus que le CO2, et par conséquent le bilan global pour les gaz de schistes est pire que le charbon . Dans l'estimation la plus haute l'impact du « shale » gaz serait le double du charbon
Certes une caractéristique du méthane dans l’atmosphère est qu'il se détruit plus rapidement que le CO2 cependant même au bout d'un siècle l'impact sur les GES donc sur le réchauffement climatique est encore équivalent au charbon.
En conclusion : les gaz et huiles de schistes sont globalement les énergies émettant le plus de CO2 et contribuent davantage que le charbon ou le pétrole conventionnel au réchauffement climatique .L'on ne peut prétendre que ce soit une bonne alternative.
*Un exemple très récent :au Québec
LA PRÉSENTATION, QC, le 24 oct. 2011 /CNW Telbec/ - « À La Présentation, les citoyens sont très inquiets. Le puits de gaz de schiste de la compagnie Canbriam fuit toujours. Avec les fuites de méthane