Comment répondre en 3 jours à un simulacre de consultation publique ?
Vite, je demande à mes amis blogueurs de relayer mon message
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Pour beaucoup, la cause ne pèse pas lourd, puisqu'il ne s'agit que de petits êtres à poils ou à plumes. Pour d'autres, comme moi, elle illustre l'insouciance coupable et hypocrite de ceux qui ont la charge de veiller à la pérennité des beautés de notre monde, des ressources précieuses mais non inépuisables, qui conditionnent la vie sur terre.
On a vu comment, à propos des Gaz et Huiles de Schistes, nous nous sommes faits rouler dans la farine par les lobbys pétroliers, par nos ministres de l'Energie et de l'Environnement...
Cette fois le Ministre en charge de la chasse consent à nous interroger et nous ouvre une adresse pour nos commentaires. Oh, bien discrètement : un entrefilet laconique sur son site nous apprend le 30 mai que nous pourrons nous exprimer jusqu'au 14 juin ! (Qui d'entre nous l'a su ? Moi, je l'apprends par hasard à 3 jours de la clôture) - sur un sujet sur lequel peu de gens ont eu l'occasion de se pencher : « la classification des espèces animales nuisibles ».
« Nuisibles ! » Sous la plume de ce ministère, il s'agit évidemment bien d'animaux...
La formulation de l'objet de l'enquête elle-même ne laisse aucune place au moindre doute qu'il existerait des espèces animales « nuisibles » !
Nous sommes invités, quel que soit notre niveau de connaissance, de superstitions, de préjugés, à participer au classement de ces animaux sauvages en « nuisibles à détruire au niveau national (toutes régions), niveau départemental et niveau local/communal » - et ce pour parvenir à une liste noire valable 3 ans.
Autrefois, ces questions faisaient chaque année l'objet d'un débat contradictoire entre les chasseurs et les spécialistes de la vie animale, de la santé et de la diversité écologique au sein du Conseil Economique Social et Environnemental.
Or, depuis l'automne dernier, il n'y a plus ni débat, ni contradiction, puisque le Président de la Fédération Nationale des Chasseurs est seul nommé au double titre des Chasseurs et des Spécialistes.
Mais, le gouvernement souhaiterait ne pas être rendu seul responsable des massacres, sur ordre de préféts trop zélés, d'espèces souvent protégées chez nos voisins. Le cas du Préfet de Côte d'Or, autorisant la destruction de 3000 blaireaux inoffensifs au printemps 2010 étant l'un des répugnants exemples de la "gestion" de la faune à la Française...
D'où l'idée géniale de simuler une consultation publique.
Après avoir hésité entre l'indifférence ou la réplique cinglante,
j'invite le plus grand nombre d'entre nous à manifester, sans y passer trop de temps à répondre à :
consultations.chasse@developpement-durable.gouv.fr
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soit par l'envoi de la lettre n°1 argumentée par les associations (dont l'ASPAS*) qui démontrent les lacunes d'une nouvelle législation encore plus « nuisible » que l'ancienne
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soit par l'envoi de la lettre n°2 qui refuse d'entrer dans ce débat faussé d'avance ,
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puis que le terme de « nuisible » n'existe pas dans la nature : chaque être vivant participant aux équilibres biologiques sans l'intervention de l'homme.
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"Nuisible" n'a donc pas sa place dans les thématiques environnementales.
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Quant à le jeter en pâture dans un débat public, c'est vouloir fausser l'esprît des gens !
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« Le terme nuisible doit être retiré du langage cynégétique car, derrière cette terminologie se profilent les pires excès » (J.L.Baraillé- Revue nationale de la Chasse. Avril 1991)
* Aspas = Association pour la Protection des Animaux Sauvages
RépondreSupprimersans hésitation, la pétition n°2 ! merci