La France et l'Algérie vont prochainement signer un accord permettant des recherches françaises sur le territoire algérien dans le domaine de l'exploitation des gaz de schiste.
Pourtant, François Hollande s'est engagé à ne pas autoriser la fracturation hydraulique en France tant que cette technique présente des risques pour l'environnement. L’'Algérie deviendrait alors le nouveau terrain d'expérimentation pour des techniques nouvelles soi-disant propres et sans danger . Il s'agit d'éviter les énormes quantités d'eau additionnées de produits chimiques polluants et dangereux pour la santé nécessaires pour la fracturation hydraulique.
Quelle que soit la technique, pour libérer les minuscules particules de gaz ou de pétrole emprisonnées dans la roche il faudra la fracturer d'une manière ou d'une autre.
Si la fracturation était effectuée par une autre méthode que de l'eau sous pression, il faudrait tout de même empêcher les fissures créées de se refermer ; donc, injecter du sable ou des particules destinées à bloquer ces fissures, qui sans cela se
refermeraient, pour permettre aux hydrocarbures de rejoindre la surface . Pour pouvoir insérer ces grains de sable, ou autres, jusque dans les fissures à 3000 m sous terre, un fluide porteur est indispensable : ce sera vraisemblablement de l'eau additionnée de produits chimiques destinés à permettre leur transit. Nous voilà donc revenus aux mêmes problèmes qu'avec la fracturation hydraulique.
La fracturation au méthane éviterait d'utiliser des millions de litres d'eau, mais présente des risques importants d'explosion du fait de la pression énorme qu'il faut mettre en oeuvre.
La fracturation pneumatique, la facturation par arc électrique, la fracturation au CO2 sont des techniques extrêmement complexes d'un coût élevé et ne garantissent pas à ce jour la protection de l'environnement .
Les industriels prétendent pouvoir fracturer hydrauliquement en utilisant des produits sans danger. C'est oublier que beaucoup des contaminants qui remontent à la surface n'ont pas été injectées, mais proviennent du sous-sol lui-même et des hydrocarbures qu'il contient : métaux lourds, arsenic, éléments radioactifs ou composés aromatiques très cancérigènes.
Par ailleurs quelle que soit la méthode utilisée, on n’évitera pas les pollutions par fuite de méthane, on n’évitera pas l'effet de serre induit par un recours sans fin aux énergies fossiles et on l'on va engager d'énormes investissements, qu'il serait beaucoup plus intelligent de réserver aux énergies renouvelables et à la transition énergétique.
Philippe Le Corneur
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