lundi 21 juillet 2014
Dans le clair-obscur surgissent les monstres (*)
mercredi 28 mai 2014
FN : le changement climatique, ne nous concerne pas...
26 mai. Une fois n'est pas coutume, j'ai allumé la télévision pour regarder hier le « Grand Soir 3 » qui annonçait un débat télévisé entre des représentants des 4 premiers partis dont les élus siègent et siègeront à Bruxelles.
Un débat qui eût été mieux venu avant les élections qu'après et qui, de toutes façons était trop court, trop dirigé par un présentateur soucieux de ménager la vedette au gagnant du FN rajeuni Bleu Marine.
J'ai donc fait la connaissance de M. Bruno Gollnisch : au premier abord, physionomie avenante, représentant d'un Front National qui se veut rassurant, s'exprimant bien... Jusqu'au moment où, coupant la parole à Kama Delli, députée Européenne écologiste qui sait de quoi elle parle, ce Monsieur Gollnisch lui assène des propos frappés au coin de la bêtise et de l'ignorance la plus stupide, à propos du « réchauffement climatique ». Et j'ai l'ai soudain vu autrement : comme ces autruches qui se mettent la tête dans le sable pour ignorer le danger et ne avoir à s'en préoccuper...
Car, selon M. Gollnisch, la France, ni l'Europe, n'auraient à s'occuper de ce problème, étant beaucoup moins responsables du réchauffement que les Etats-Unis, l'Inde ou la Chine, par exemple...
Aïe !.. Accrochons-nous : si tous les députés FN raisonnent de cette façon, et nient, contre toutes les évidences scientifiques, l'origine anthropique des bouleversements climatiques... nous ne sommes pas sortis de l'auberge !
Cadel
dimanche 27 avril 2014
l'histoire se répète-t-elle ?
samedi 26 avril 2014
CODE MINIER
Il n'est pas trop tard pour signer cette pétition
Le gouvernement a confié au Conseiller d'Etat, M. Tuot, la charge de préparer la réforme ducode minier et d'en rédiger le projet. Celui-ci a été remis au gouvernement en décembre 2013 .
Cette réforme définira les nouvelles conditions d'exploration et d'exploitation des produits miniers dont les hydrocarbures. Elle aura des conséquences sur l'aménagement de nos territoires, sur la préservation de l'environnement et de nos ressources ainsi que sur la sécurité sanitaire des populations.
De nombreuses propositions du projet de nouveau code minier n'offrent pas les garanties nécessaires au respect des intérêts des populations et des territoires.
Aussi, la Commission Code Minier issue de collectifs du Gard a mis en ligne une pétition que nous vous demandons de relayer dans vos réseaux et auprès de vos amis.
http://www.petitions24.net/
En fin de pétition, vous trouverez nos propositions détaillées pour cette réforme sous forme d'amendements ainsi que plusieurs documents sur celle-ci, disponibles sur le site du collectif Basta! Gaz Alès http://bastagazales.fr/
et sur celui de Stop Gaz http://www.stop-gaz.fr/
Merci bien pour votre participation, votre soutien et votre aide à la diffusion de cette pétition.
Veuillez nous excuser si il y a des doublons.
Cordialement
Pour la commission Code Minier de collectifs du Gard
Claude Taton
Basta ! Gaz Alès
vendredi 25 avril 2014
Je suis dérouté – quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?
Un grand merci à Olivier Berruyer pour son blog http://www.les-crises.fr/ukraine/ d'où est extrait cet article
[Ukraine] Je suis dérouté – quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?, par le journaliste britannique Neil Clark
Le 25 avr. 2014
Excellent papier de Neil Clark. Ce qui est énorme dans l’affaire ukrainienne, c’est qu’il n’y a pas seulement une propagande à démonter, mais 2 (du même coté), car les mêmes évènements se passent à 2 mois de distance, mais avec 2 gouvernements différents, “le méchant” puis “le gentil”…
Neil Clark est chroniqueur pour The Guardian, le Morning Star, le Daily Express et plusieurs autres journaux. Il a publié sur le site de Russia Today un article sur les doubles standards et les contradictions de la position occidentale sur l’Ukraine. Au moment où ils soutiennent Maïdan, les politiciens occidentaux ne jugent pas dignes d’attention les mouvements de protestation en Europe, et l’invasion sanguinaire en Irak, selon eux, est plus démocratique que le référendum de Crimée.
Je suis dérouté. Il y a quelques semaines, on nous disait en Occident que les gens qui occupaient les bâtiments administratifs en Ukraine – c’était bien. Ces gens, nous disaient nos leaders politiques et observateurs médiatiques éminents, « protestent pour la démocratie ».
Le gouvernement des États-Unis avait alors mis en garde le pouvoir ukrainien sur l’emploi de la force contre ces « protestataires démocrates » – même alors, comme nous avons pu le voir, que certains d’entre eux étaient des néo-nazis qui jetaient sur la milice des « cocktails Molotov », détruisaient des monuments et incendiaient des bâtiments publics.
Aujourd’hui, à peine quelques semaines plus tard, on nous dit qu’à l’inverse, les gens qui occupent des bâtiments administratifs en Ukraine n’ont rien de « protestataires démocrates », mais qu’ils sont des « terroristes » ou des « combattants ».
Pourquoi est-ce que prendre le contrôle de bâtiments administratifs était-ce « bien » en janvier et devenu « très mal » en avril ? Pourquoi est-ce que l’emploi de la force contre les protestataires était parfaitement inadmissible en janvier, mais acceptable aujourd’hui ? Je me répète : je suis dérouté. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?
Cet hiver, les manifestants anti-gouvernementaux en Ukraine ont reçu la visite de plusieurs responsables politiques occidentaux éminents, dont le sénateur américain John McCain et la vice-secrétaire d’État américaine Victoria Nuland, qui leur a distribué des biscuits. Au cours de ces dernières semaines, d’importants mouvements de protestation anti-gouvernementale ont secoué de nombreux pays d’Europe de l’ouest. Mais ils n’ont pas bénéficié d’un tel soutien – ni de la part de ces responsables, ni de celle des grands observateurs médiatiques occidentaux. Les protestataires n’ont pas non plus eu droit à des biscuits gratuits offerts par le Département d’État des États-Unis.
Si McCain et Nuland aimaient tellement les protestations de rue anti-gouvernementales en Europe et y voyaient une forme authentique de « démocratie », n’auraient-ils pas manifesté leur solidarité aussi aux manifestants de Madrid, Rome, Athènes et Paris ?
Je suis dérouté. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?
Il y a quelques semaines, j’ai regardé une interview du secrétaire d’État américain John Kerry. Il annonce : « On ne peut pas impunément envahir un autre pays sous un prétexte inventé, pour défendre ses intérêts propres. » Mais il me semble me souvenir que c’est précisément ainsi qu’ont agi les États-Unis au cours des 20 dernières années.
Peut-être ai-je oublié les déclarations sur la possession par l’Irak et l’Iran d’armes de destruction massive ? Peut-être ai-je rêvé, en 2002 et en 2003, que les politiciens et les experts néo-conservateurs prenaient quotidiennement la parole à la télévision pour nous expliquer à nous, bas peuple, que nous devions faire la guerre à l’Irak à cause de la menace que représentait l’arsenal mortel de Saddam ? En quoi est-ce que le vote démocratique en Crimée sur la question du rattachement avec la Russie est-il pire que l’invasion brutale, sanguinaire de l’Irak – invasion qui a fait près d’un million de morts ? Je suis dérouté. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?
En outre, les politiciens et les experts « médiatiques » occidentaux nous ont dit, de l’air le plus sérieux, que le référendum en Crimée était invalide parce qu’il avait été conduit dans des conditions d’« occupation militaire ». Mais je viens de regarder un reportage sur les élections en Afghanistan, qui se déroulent dans des conditions d’occupation militaire. Des personnalités occidentales, telles que le secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen, ont fait l’éloge de la tenue de ces élections, les qualifiant de « moment historique pour l’Afghanistan » et d’immense succès de la « démocratie ». Pourquoi le vote en Crimée est-il écarté du compte, alors que les élections en Afghanistan sont exaltées ? Je suis dérouté. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?
La Syrie, aussi, laisse très largement perplexe. On nous a dit et on nous dit que les groupes d’islamistes radicaux représentent une menace contre la paix, la sécurité et notre « image du monde » en Occident. Qu’Al-Qaïda et les autres groupes semblables doivent être anéantis, que nous devons mener contre eux une incessante « guerre contre la terreur ». Et pourtant, en Syrie, nos leaders ont pris le parti de ces groupes radicaux dans leur guerre contre un gouvernement laïc, qui respecte les droits des minorités religieuses, notamment des chrétiens.
Quand les bombes d’Al-Qaïda et de leurs alliés explosent en Syrie et tuent des innocents, nos leaders ne le condamnent pas. Ils ne condamnent que le gouvernement syrien laïc, qui lutte contre les islamistes radicaux. Un gouvernement que nos leaders et observateurs médiatiques éminents brûlent de voir renverser.Je suis dérouté. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?
Les droits des gays, encore. On nous dit que la Russie est un pays très mauvais et attardé, parce qu’elle a adopté une loi qui interdit la propagande de l’homosexualité auprès des mineurs. Cependant, nos leaders, qui ont boycotté à cause de cette loi les JO d’hiver de Sotchi, se rendent dans les pays du Golfe persique, où les homosexuels peuvent être internés et même condamnés à mort. Et ils y saluent chaleureusement les dirigeants locaux, sans faire mention des droits des gays.
Est-ce que la prison ou la peine de mort pour les gays, ce n’est pas à coup sûr bien pire qu’une loi interdisant la promotion de l’homosexualité auprès des mineurs ? Pourquoi nos leaders, s’ils sont si sincèrement inquiets des droits des homosexuels, attaquent-ils la Russie et non ces pays où les gays sont mis en prison ou condamnés à mort ?Je suis dérouté. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?
On nous dit, dans de très nombreux journaux, que le parti d’extrême-droite hongrois Jobbik est très mauvais. Son ascension provoque la plus vive inquiétude, bien que ce parti ne soit pas représenté au gouvernement et qu’il est peu probable qu’il s’y retrouve. Dans le même temps, en Ukraine, les néonazis et les ultranationalistes occupent des postes dans le nouveau gouvernement, que nos leaders soutiennent avec enthousiasme. En février, les néonazis et les représentants de l’extrême-droite ont joué un rôle clé dans le renversement du gouvernement ukrainien démocratiquement élu, dans la « révolution » que l’Occident a saluée. Pourquoi les ultranationalistes et les groupuscules d’extrême droite sont-ils inadmissibles en Hongrie, mais admissibles en Ukraine ? Je suis dérouté. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?
On nous dit que la Russie est une puissance agressive, impérialiste, et que l’OTAN est soucieux de contrer la « menace » russe. Mais ces jours-ci, j’ai regardé la carte du monde : j’ai vu que la Russie était frontalière d’une multitude d’États entrant dans l’OTAN – une alliance militaire dirigée par les États-Unis, dont les membres, au cours des 15 dernières années, ont bombardé et attaqué de nombreux pays. Mais je n’y ai pas vu un seul pays voisin de l’Amérique, qui ferait partie d’une alliance militaire russe, je n’ai pas vu de bases militaires ou de missiles de la Fédération de Russie dans des pays frontaliers avec les États-Unis ou qui se trouveraient à proximité. Et tout de même, on nous dit que l’« agresseur », c’est la Russie ?
Je suis dérouté. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ?
Publié le 15 avril 2014.
jeudi 24 avril 2014
Tous les jours je lave mon cerveau
Depuis toujours influencer les foules est essentiel pour leur faire accepter ce que l’on veut . C’est un élément fondamental de la stratégie des grands groupes, cela s’appelle le publicité. Quand des intérêts géopolitiques sont en jeu et particulièrement dans les périodes troublées cela s’appelle de la propagande ou de l’intoxication. La puissance des médias et les efforts déployés sont considérables. Les lobbys et les agences de communication privées ou gouvernementales exercent une influence énorme sur les grands médias, ainsi les gaz de schistes sont déclarés indispensables pour notre croissance . Actuellement il faut défendre la démocratie menacée en Ukraine. Reportages bidon, faux témoins fleurissent. Jamais les vrais raisons qui sont le plus souvent les objectifs de la grande finance ne sont évoqués.
Alors pour votre santé mentale et pour préserver votre libre arbitre INFORMEZ VOUS ailleurs que sur les grands médias tous sous influence, Internet a complètement bouleversé l’ordre établi, Assange et Snaowden ont fait plus pour la liberté de l’information que tous les pseudo-journalistes de TF1 er A2 . C’est pour cela que l’on voudrait réglementer internet
Voici quelques liens qui donnent l'autre point de vue :
Sur l’UKRAINE : http://www.les-crises.fr/ard-responsable-maidan/
et aussi http://www.les-crises.fr/ukraine/
lundi 24 mars 2014
SILENCE, on tue
On savait déjà qu’aux USA certains habitants dont l’eau était polluée par l’industrie du gaz de schiste ont été indemnisés ou même déplacés, à la condition de signer un engagement de «Silence ».
Au Canada les médecins constatant une maladie pouvant être due aux effets sur la santé de l’industrie pétrolière n’ont pas le droit de le dire à leur patient et aucune étude épidémiologique n’est entreprise par les services de l’état.
Des études universitaires pour démontrer l’innocuité de la fracturation hydraulique ont été financées par les compagnies.
Le lobbying intensif des compagnies pétrolières auprès des élus du congrès US, le financement des campagnes électorales de certains sénateurs, les énormes budgets de communication et de lobbying auprès du parlement Européen sont des atteintes à la démocratie et masquent la réalité du danger de la fracturation hydraulique.
Mais le drame qui vient de se dérouler en Roumanie est d’une extrême gravité. Un petit garçon de10 ans Marian Furcelea a été retrouvé mort près d’une plateforme pétrolière de la Sté PETROM. Il a été asphyxié par des gaz toxiques. Son père qui voulait porter plainte a été menacé par le maire du village et battu par la police locale corrompue, pour l’empêcher de parler.
http://bastagazales.fr/2014/03/23/roumanie-a-aricesti-un-enfant-meurt-pres-dun-forage-petrolier
La Roumanie fait pourtant partie de l’Union Européenne et est censée partager nos valeurs de Droits de l’Homme et de démocratie. Les compagnies opérant en Roumanie ne respectent pas les règles de sécurité qui leur sont imposées dans d’autres pays de l’UE.
Les puissances financières et industrielles, pour préserver leurs gains et pour continuer à exploiter à leur profit les ressources naturelles, corrompent tout le système, sans aucun scrupule, vis-à-vis du droit des habitants à vivre dans un environnement sain, sans aucun respect pour la vie, sans aucun respect de la vérité.
JE VEUX LA JUSTICE
vendredi 14 février 2014
Comment la realité rattrape les mensonges
a
MERCREDI 12 Février 2014 Wahington MARDI 11 Février 2014 Pennsylvanie
Surprise, on a appris que le président français avait demandé à Obama de lui faire un point sur l’exploitation du gaz de schiste aux Etats-Unis. Et, d’après un conseiller de l’Elysée, le bilan du président américain a été excellent.«Non seulement il n’a pas fait mention de problèmes écologiques, mais il a assuré qu’il en avait pour cent ans de réserve devant lui et que c’était aujourd’hui un élément important de la compétitivité américaine», confie un membre de la délégation française. En revanche, et contrairement à ce qu’avait laissé entendre l’Elysée avant le départ, Hollande a oublié de parler de Google et d’évasion fiscale
Ce 12 février 2014, le puits de gaz de schiste continue de brûler et la fumée de s’élèver au-dessus des flammes sur le site de l’incendie du puits de gaz de schiste de Chevron près Bobtown dans le comté de Green dans le Marcellus en Pennsylvanie - USA.
C’est la pire crainte de ceux qui travaillent sur un puits de gaz naturel.
Une étincelle ou une erreur et le résultat est un incendie de puits potentiellement mortel qui brûle hors de tout contrôle, causant encore plus de danger pour les experts qui ont été envoyé pour contenir l’incendie.
A la recherche des canards perdus
Mardi soir, le 11 février, si les canards étaient perdus, les spectateurs de ce spectacle, eux, n'ont pas perdu leur soirée... Loin de là !
Dès les premières minutes, Frédéric Ferrer a annoncé la performance qui allait s'accomplir sous leurs yeux et qui tenait de la gageure... Et dès la première phrase, les éclats de rire d'enfants et de plus grands, explosaient dans la salle des Fêtes de Milly-la-Forêt.
Sans hésiter, il nous entraîne au sommet d'un glacier reconnaître l'endroit exact où les canards furent lâchés en …. 2010, pour une expérience de la très sérieuse NASA, afin d'étudier, entre autres, les différents courants qui accélèrent la fonte des glaciers et influencent le climat... Mais aucun des 99 canards n'a été retrouvé.
D'un bout à l'autre du spectacle, toutes les hypothèses sont examinées, explorées et détaillées sur grand écran... finalement éliminées, inexorablement, démonstrations scientifiques et croquis à l'appui.
Au bout d'une heure d'une pédagogie joyeuse et passionnante, nous sommes devenus presque des experts du Pôle Nord et des canards en plastique... Le mystère, s'il n'est pas résolu, est maintenant moins épais. D'autres questions se posent alors, toujours avec humour, mais plus graves certainement : « Pourquoi cette expérience de la Nasa ? - Et pourquoi une telle obstination à retrouver des canards en plastique ? »... Et le suspense continue pour le plus grand plaisir de la salle, qui se lève et fait un triomphe à ce formidable passeur d'intelligence et de science, auteur, interprète improvisateur, doué d'humour, occupant à lui seul l'avant-scène, la scène et les tréteaux de sa présence inoubliable et de son sens de la communication, sans micro !
mercredi 5 février 2014
Transition énergétique ou hydrocarbures de schiste ?
Auteur : Maxime Combes
Le débat sur les hydrocarbures de schiste esquive le plus souvent les enjeux que constituent les défis climatiques. Comme si l'exploration de nouveaux hydrocarbures allait de soi et comme si la lutte contre les dérèglements climatiques ne devaient pas influencer les choix d'investissement privés dans les énergies fossiles. Pourtant, la prise en compte des exigences climatiques devrait inciter gouvernements et législateurs à instaurer un moratoire général sur toute nouvelle exploration d'énergie fossile, à faciliter le basculement des investissements privés vers les politiques de sobriété et d'efficacité énergétique, et à instituer des mécanismes permettant d'amortir la bulle carbone qui s'est progressivement constituée dans le secteur financier.
Dans son rapport annuel World Energy Outlook 2012, l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) préconise de laisser dans le sol plus des deux tiers des réserves prouvées de combustibles fossiles. Pour l'AIE « notre consommation, d'ici à 2050, ne devra pas représenter plus d'un tiers des réserves prouvées de combustibles fossiles » afin de ne pas dépasser les 2°C de réchauffement global maximal d'ici la fin du siècle. Un objectif fixé par la communauté internationale, validé par les Etats aussi bien lors des conférences climat de l'ONU de Copenhague et des suivantes, que lors des G8, G20, assemblées générales de l'ONU ou Conseils européens.
C'est en prenant à la lettre cet objectif que le Potsdam Institute for Climate Impact Research avait calcul1 la quantité maximum de carbone que l'humanité pouvait émettre sur la période 2000-2050 pour avoir quatre chances sur cinq de ne pas dépasser la barre fatidique. Sur cette période, le budget carbone de l'humanité est de 886 gigatonnes de dioxyde de carbone (Gt CO2). En 2011, nous en avions déjà émis un tiers, ce qui ramène ce budget à 565 Gt CO2 pour la période 2012-2050. Or, la combustion de toutes les réserves prouvées de pétrole, charbon et gaz de la planète engendrerait 2 795 gigatonnes de CO2, soit 5 fois plus.
Dit autrement, selon ces données, 80 % des réserves d'énergies fossiles actuelles ne doivent pas être extraites et consommées si l’on veut respecter les objectifs de stabilisation du climat fixés par la communauté internationale. Soit la majorité des réserves conjointes de pétrole, de gaz et de charbon. Bien entendu, les résultats peuvent être discutés et précisés. Mais les ordres de grandeur et le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) ont confirmé qu'il fallait laisser une proportion importante de réserves actuelles d'énergies fossiles dans le sol.
Au regard des enjeux climatiques, l’humanité ferait donc face à un trop-plein d’énergies fossiles d'ici 2050 et non à une pénurie comme le laisse entendre, trop souvent, le débat public. A moins d'être climato-sceptique il y a donc aujourd'hui trop de pétrole, de gaz et de charbon sous nos pieds. Pour être tout à fait exact, l'AIE suspend cette conclusion à la possibilité « d'un déploiement à grande échelle de la technologie de captage et de stockage du carbone (CSC) ». A ce jour, ces techniques sont non maîtrisées, peu fiables, délaissées par le secteur industriel et incapables de s'occuper de l'essentiel des émissions de CO2 liées aux transports, au bâti et aux petites unités de production industrielle. En ce sens, il est donc raisonnable de les écarter.
Pourtant les entreprises extractrices de pétrole, de gaz et de charbon poursuivent une recherche très active de nouveaux champs, gisements et filons. Des records d'investissements sont franchis chaque année. Selon une récente étude de l’IFP Energies Nouvelles2, les investissements d'exploration-production de pétrole et de gaz vont dépasser les 750 milliards de dollars (550 milliards d'euros) en 2014, en croissance de 8 % par rapport à l'année précédente, principalement en Amérique du Nord et Asie-Pacifique, contre à peine 220 milliards de dollars dans les énergies renouvelables en 2012. Ces mêmes investissements ne dépassaient pas les 250 milliards de dollars en 2004. Sur les 104 000 nouveaux puits forés en 2013, 58 % l'auront été en Amérique du Nord, principalement dans l'exploitation des hydrocarbures de schiste.
Cette logique exploratrice et extractive n'est pas sans lien avec le monde de la finance. Les valorisations boursières des multinationales de l'énergie et les notations qui leur sont délivrées par les agences sont pour partie fonction des réserves prouvées qu'elles peuvent annoncer en fin d'exercice. Pour maintenir leur situation boursière, les multinationales n'ont d'autres choix que d'explorer et forer. L’ensemble des réserves actuelles de pétrole, gaz et charbon est valorisé aux environs de 4 600 milliards de dollars sur les principales places boursières de la planète, faisant des entreprises de l’énergie les poids lourds des indices boursiers. La part des énergies fossiles tend même à se renforcer, notamment sur les marchés financiers de Londres (pétrole) et de New York (charbon) selon Carbon Tracker3 au point d'évoquer une véritable « bulle carbone ». qui ne tiendrait pas compte de l'objectif climatique maximal fixé par la communauté internationale.
Un groupe de soixante-dix investisseurs mondiaux, représentant un capital de financement de l'ordre de 3000 milliards de dollars, a ainsi interpellé4 quarante-cinq des plus importantes entreprises productrices de pétrole, de gaz, de charbon et d'électricité sur leur exposition à ce risque « climatique ». La directrice générale d'un fonds de pension des fonctionnaires californiens a affirmé que son entreprise avait besoin d'une « stratégie robuste à long terme qui reflète la réalité à laquelle nous faisons face » et qu'il n'était pas « possible d'investir dans une catastrophe climatique ». Une démarche encouragée par Carbon Tracker, qui considère qu'« il faudrait que les régulateurs imposent une évaluation du business model des entreprises extractives en fonction du volume de carbone maximum que nous devons émettre pour ne pas dépasser les deux degrés ». Ce n'est pas encore le cas. Le ratio énergies fossiles / énergies renouvelables des indices boursiers est généralement de 1 à 255. Pour chaque dollar investi dans les énergies renouvelables sur les marchés action, il y en a quatre dans les énergies fossiles : ainsi, les investisseurs institutionnels (assureurs, banques, fonds d'investissement etc.) orientent l'épargne vers le secteur des énergies fossiles, non vers le secteur des énergies renouvelables.
Sans nouvelles régulations contraignantes, la stabilité à court terme de la valorisation boursière et de la rentabilité financière des entreprises pétrolières, gazières et charbonnières suppose qu'elles poursuivent sans limite de nouvelles explorations et de nouveaux forages – ou qu'elles encouragent celles des entreprises juniors – sans tenir compte des exigences climatiques. A cette pratique, correspond une bulle « carbone » globale, pouvant se transformer en bulle financière. Ces entreprises constituent donc un secteur structurellement climato-sceptique, dont les incitations boursières, économiques et financières vont à l'encontre des exigences fixées par la communauté internationale. En ce sens, la recherche et l'extraction de ressources énergétiques fossiles peuvent-elles être laissées à la seule appréciation du secteur privé alors que de leurs décisions dépend la possibilité d'assurer une certaine stabilité climatique, bien commun de l'humanité ?
En poursuivant ce raisonnement, il n'y aurait donc aucune raison de continuer les explorations et forages pour extraire du pétrole, du gaz ou du charbon toujours plus loin, toujours plus profond. Extrêmement coûteuses et dangereuses, les explorations d'hydrocarbures non conventionnels, comme les gaz et pétrole de schiste, semblent bien incompatibles avec les objectifs climatiques. D'ailleurs, le secteur industriel favorable à l'exploitation de ces énergies fossiles ne s'aventure guère sur ce terrain. Par exemple, le Groupement des entreprises parapétrolières et paragazières et des professionnels du pétrole et du gaz (GEP-AFTP) a identifié6 quatre types de « risques » liés à ces extractions: la pollution des sous-sols, l'approvisionnement en eau, la composition des fluides de fracturation et les impacts sociétaux. Les défis climatiques n'y figurent pas. Pas plus qu'ils ne figurent dans le débat public français qui se limite bien souvent aux effets, aujourd'hui bien documentés, de la fracturation hydraulique.
Sur la base de la réflexion présentée ci-dessus, mêler les débats « faut-il extraire les pétroles et gaz de schiste » et « que faire pour stopper le réchauffement climatique » revient à clore définitivement le premier. « Oui mais le gaz est moins émetteur de gaz à effets de serre que le charbon », est-il parfois répondu pour réhabiliter l'exploitation des gaz de schiste. En plus de ne pas réhabiliter le pétrole de schiste – ce qui devrait donc disqualifier définitivement toute une série de projets – cet argument comporte trois erreurs manifestes : il confond l'absolu et le relatif, car c'est la majorité des réserves conjointes de pétrole, de gaz et de charbon qui doivent être laissées dans le sol, qu'importe leur substitution relative au sein du budget carbone qui est alloué d'ici 2050 ; il préconise des investissements financièrement non robustes au regard des engagements climatiques ; enfin, il ne tient pas compte des études scientifiques7 qui raisonnent à partir du cycle complet du gaz de schiste et démontrent qu'il émet plus de gaz à effets de serre que le charbon.
Lors de la dernière conférence environnementale, François Hollande s'est engagé à réduire de 30 % la consommation d'énergies fossiles du pays d'ici 2030. « La transition énergétique, ce n'est pas d'aller chercher de nouveaux hydrocarbures » a-t-il été dit par plusieurs ministres, publiquement ou en off. Au regard des exigences climatiques, une telle phrase fait mouche. Simple, concise et fondée. Et partagée si l'on en croit un sondage8selon lequel moins d’un Français sur trois (30 %) et moins d’un dirigeant d'entreprise sur quatre (23 %) jugent l’exploitation du gaz de schiste « compatible » avec la transition énergétique. En effet, à quoi bon explorer de nouveaux gisements s'il faut laisser 80 % de ces nouvelles ressources dans le sol d'ici 2050 ? Mieux vaudrait allouer ces ressources financières, techniques et humaines dans des politiques de sobriété et d'efficacité énergétique qui font défaut.9
Laisser pétrole, gaz et charbon dans le sol : une idée à creuser
De quoi donner une feuille de route au gouvernement dans l'optique de la conférence de l'ONU sur le climat que la France a décidé d'accueillir en 2015. A défaut d'un miracle techno-scientifique ou industriel qui puisse résoudre les défis énergétiques de manière soutenable sur le plan écologique, juste socialement, égalitaire entre les populations de la planète et durable dans le temps, la prise en charge des défis climatiques semble passer par un moratoire international sur toute nouvelle recherche d'énergies fossiles, à commencer par les hydrocarbures non conventionnels comme les gaz et pétrole de schiste. Un tel moratoire pourrait même apparaître comme une condition sine qua non à toute possibilité de transition énergétique qui soit à la hauteur des défis climatiques, si l'on en croit le dernier rapport du GIEC. Enfin, il serait l'occasion de ralentir considérablement les extractions actuelles, de faire basculer d'importants moyens financiers et humains sur des politiques de sobriété et d'efficacité énergétiques, et sur le développement des énergies renouvelables, dans l'optique d'une transformation profonde des modèles de consommation et de production.
Maxime Combes est économiste, membre d'Attac France et de l'Association internationale de techniciens, experts et chercheurs (Aitec), engagé dans le projet Echo des Alternatives (www.alter-echos.org ) et Co-auteur de La nature n'a pas de prix, les méprises de l'économie verte. Attac France, 2012, Editions Les Liens qui Libèrent.
- 1.http://www.nature.com/nature/journal/v458/n7242/full/nature08017.html
- 2.http://www.ifpenergiesnouvelles.fr/content/download/73836/1553159/file/IFPEN%20-%20Les%20investissements%20en%20exploration-production%20et%20raffinage%20en%202013.pdf
- 3.www.carbontracker.org/
- 4.https://www.ceres.org/files/car-mats/car-release/carbon-asset-risk-initiative-investor-signatories-as-of-october-2013/at_download/file
- 5.0,5 % de la valorisation du CAC40 s'appuie sur les énergies renouvelables, contre 12 % sur les énergies fossiles.
- 6.http://www.usinenouvelle.com/article/les-petroliers-affirment-maitriser-le-risque-sur-les-gaz-de-schiste.N187052?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed:+a-la-une+(Usine+nouvelle+-+A+la+une)#xtor=RSS-215
- 7.Voir http://www.eeb.cornell.edu/howarth/web/Marcellus.html et www.naeshalegas.com/pdf/18Petron.pdf ? par exemple
- 8.http://www.harrisinteractive.fr/news/2013/13062013.asp
- 9.http://www.france.attac.org/articles/la-transition-energetique-dans-une-perspective-altermondialiste
lundi 27 janvier 2014
A la recherche des canards perdus mardi 11/02 milly la forêt
En septembre 2008, pour mesurer la vitesse du réchauffement climatique, la Nasa lâche 90 canards jaunes en plastique dans un glacier du Groenland. Attendus quelques semaines plus tard dans la baie de Disco, les canards ne réapparaissent jamais. Où sont-ils passés ?..
Cette histoire vraie est le point de départ du drôle de spectacle de Frédéric Ferrer, salué lors de toutes ses représentations pour son humour, son originalité et ses connaissances scientifiques.
Vous poursuivrez cette enquête passionnante en posant vos questions à Alain MAZAUD climatologue au laboratoire des sciences du climat
Ne manqez à aucun prix ( 5€ ) cette soirée exceptionelle
réservation indispensable : contact

